Le « revenu de base » ou la nouvelle lubie de certains libéraux pour tenter de sauver le capitalisme
Contrairement à la Sécurité sociale, qui se finance en amont, à savoir directement sur une part du PROFIT du patron, les différentes versions du « revenu de base » se financent toutes en aval, à savoir par le biais le plus souvent de la TVA (ou par l’impôt direct), c’est-à-dire sur les SALAIRES.
Dans le cas de la Sécurité sociale, on reprend au patron.
Dans le cas du revenu de base, le patronat nous reprend.
Le « revenu de base » :
- soulage et épargne le patronat en faisant payer le coût social du capitalisme à la masse et non à la bourgeoisie ;
- Permet aux bourgeoisies de solutionner précisément ce que la gloutonnerie de leur système économique produit à date cyclique, à savoir un assèchement de l’emploi, une compression de la masse salariale, un abattage méthodique et implacable des quelques conquis sociaux obtenus et l’accroissement de la pression du Capital sur les salariés productifs.
Le « revenu de base » ne se propose en aucune façon d’en finir avec un capitalisme une nouvelle fois entré en furie.
La promesse de la réponse qu’il porte n’est pas à la hauteur de la crise systémique actuelle.
Le « revenu de base », dans ses estimations les plus hautes, ne permet d’augmenter (et parfois même de réduire, un comble) le niveau des prestations sociales que de quelques dizaines d’euros.
Toutes les rentes, les multinationales, restent en place.
Le droit de vie et de mort économique d’une classe sur une autre reste en place.
L’organisation verticale des pouvoirs reste en place.
Le marché de l’emploi, la division du travail restent en place.
Le Salariat reste en place.
Le problème du logement reste en place.
Le problème de l’accès à une école et à une santé gratuites reste en place.
La malbouffe et le désastre écologique restent en place.
La difficulté de se mouvoir, à communiquer, à s’informer librement reste en place.
Absolument tout reste en place.
Le revenu de base des libéraux, que l’on retrouve souvent sur les pages et sites des droites radicales, libérales, alternatives, mystiques et obscurantistes, est un nouvel attrape-nigaud mystifiant les gens sur le fait que l’on puisse régler une petite partie de ce que produit le capitalisme sans toucher au capitalisme.
La PROMESSE du « revenu de base », à savoir le fait de décorréler notre fonction de producteur des conditions d’exercice libres et égales de nos existences, c’est précisément ce qu’OFFRE le socialisme.
Le rêve de socialisme au sein d’un système capitaliste ne peut être justement qu’un rêve.
Le revenu de base est au mieux un miroir aux alouettes dans la phase historique qui est la nôtre, à savoir celle de l’emballement de l’accumulation du Capital et au pire le moyen d’en débrider encore d’avantage sa prédation.
À ne pas confondre avec le salaire de base préconisé par Bernard Friot : http://www.reseau-salariat.info/