Dès le 08/02 grève au Conseil Départemental des Deux-Sèvres

L'épreuve de force est engagée au Département


La CFDT, FO et la CGT ont donné une conférence de presse commune.
« On nous demande d'accueillir les enfants en danger ou d'entretenir les routes, mais sans nous dire avec quels moyens. »

Tous les syndicats appellent à la grève et à un rassemblement lundi, jour où les élus du conseil départemental débattront des orientations budgétaires 2016.

Lundi matin, à l'heure où les élus débattront des orientations budgétaires 2016, les salariés du Département en grève se mobiliseront aux portes de la salle des délibérations. Signe de la tension qui monte, l'intersyndicale (CFDT, FO, CGT) a déposé un préavis de grève d'une durée d'un mois, entre les deux dates butoirs que sont le débat d'orientations budgétaires et le vote du budget début mars. Les 2 000 salariés de la collectivité craignent de faire les frais du tour de vis qui s'annonce : ce sont 15 M€ que le Département compte économiser cette année.

Bruits de couloir

L'intersyndicale se défend d'entamer un mouvement « corportatiste » : « On nous demande d'accueillir les enfants en danger et d'entretenir les routes, mais on ne nous dit pas avec quels moyens », déplore Jean-Marc Higelin (CFDT), ce que Jean Worms (CGT) formule à sa façon : « Les missions sont toujours là, mais plus les moyens ». Une rencontre hier matin avec le directeur des services, Franck Paulhe, n'a pas infléchi la détermination syndicale. À l'heure qu'il est, le Département n'a annoncé aucune réduction d'effectifs. La direction reproche d'ailleurs aux syndicats de se lancer dans un conflit à partir de « bruits de couloir ». « Cet appel à la grève est une action préventive », explique Pascal Cousin (FO). Et d'ores et déjà, souligne l'intersyndicale, des départs en retraite ou des congés maternité ne sont pas remplacés, et des postes sont gelés : sans être supprimés, ils restent vacants au départ du titulaire. Par ailleurs, le Département a commencé à couper dans certaines interventions qui ne lui sont pas stricto sensu imposées par la loi. Y compris dans le social, pourtant dans l'ADN des politiques départementales.

" Sentiment d'insécurité "

L'automne dernier, la demande faite à tous les services d'étudier différents scénarios d'économies possibles, y compris en poussant les hypothèses à l'extrême, a renforcé l'inquiétude. « Il a été demandé à chaque service des scénarios à moins 15 %, moins 20 %, moins 35 %, ce qui signifierait la disparition pure et simple du service, sans qu'en parallèle on réfléchisse à comment on s'organise », déplore Jean-Marc Higelin. « Les agents ne peuvent pas continuer dans un tel sentiment d'insécurité », insiste pour sa part Fernande Penaud (FO). Près d'un an après sa victoire électorale, la nouvelle majorité départementale de droite connaît sa première épreuve de force.

Source : http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Actualite/Economie-social/n/Contenus/Articles/2016/02/05/L-epreuve-de-force-est-engagee-au-Departement-2614788#