La loi travail a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de notre indignation. À la suite de la mobilisation en ligne derrière le mot d’ordre #OnVautMieuxQueCa et dans l’effervescence créatrice provoquée par le film Merci Patron, un collectif de citoyens ouvert, déterminé, joyeux et pragmatique s’est formé. A la convergence des luttes sociales et écologistes puis de la mobilisation étudiante, notre mobilisation vise d’abord à rassembler et à libérer une parole citoyenne inaudible dans les cadres étriqués de la représentation politique traditionnelle.
Pour passer du clavier au pavé, nous avons décidé d’occuper pacifiquement des places publiques. La #NuitDebout est née d'un pari fou auquel le nombre a donné raison. Nourris des expériences citoyennes des indignés, d'occupy et des printemps arabes, nous construisons une dynamique horizontale, non-violente et créative.
Toutes les conditions sont réunies pour que s'accomplisse enfin un véritable renouvellement démocratique conçu collectivement par des citoyens jusqu'ici résignés et écœurés. Partout en France, des initiatives bourgeonnent spontanément, voulues par des citoyen-ne-s désireux de reprendre en main leur présent et leur futur.
Nombre de messages : 58 Date d'inscription : 08/02/2016
Sujet: Révolution de papier #NuitDebout #ElKhomri Jeu 7 Avr - 16:22
Parce qu’ils se réunissent sur les places la nuit, manifestent contre le loi El Khomri, et découvrent horrifiés ce que nous savions déjà, à savoir que les riches cherchent encore et toujours à s ‘enrichir davantage en planquant leur pognon à l’étranger, des gens amusants se prennent pour des révolutionnaires et se disent que le grand soir est arrivé. Ils rêvent d’un nouveau mai 68 en regardant fleurir des slogans sur les murs, qu’ils repennent dans leur pérégrinations hebdomadaires. Qu’on ne se méprenne pas sur le sens de mes propos, je les trouve sympathiques, et je soutiens leurs luttes. Mais j’ai connu bien d’autres mouvements qui se voulaient novateurs et qui depuis se sont vite dégonflés… je me dis qu’ils n’ont pas encore assez faim, qu’on ne les a pas encore assez pillés, que leurs maîtres ne leur ont encore pas assez brouté de laine sur le dos. Je commencerai à croire à la révolution, la vraie, quand des groupes organisés iront chercher l’argent là où il est, qu’ils pilleront les banques, jetteront des cocktails Molotov sur les ministères et autres succursales du Medef, qu’ils détruiront des data centers, feront exploser des centres des impôts, et se renseigneront sur les principales implantations de centres de télécommunications pour les neutraliser. Car pour l’instant, malgré la sympathie que j’éprouve pour toutes ces petites contestations elles ne font que m’amuser. Car je n’en démords pas, n’en démordrai jamais. Tant que nous ne leur feront pas peur, rien ne changera, sinon en pire, comme toutes ces lois sécuritaires impensables il y a ne serait qu’une dizaine d ‘années nous l’ont déjà assez prouvé. Même Orwell est dépassé. Faut que ça pète !
Ni des lois supposées nous garantir, ni un quelconque travail supposé nous permettre de nous « réaliser ». Le travail n’est rien d’autre qu’exploitation, fatigue, ennui, humiliation. Toute loi n’est que l’expression de la domination de certaines couches sociales sur d’autres, qui constituent la majorité de la population. Nos fameux « droits » ne sont que le paravent du marchandage entre notre docilité et l’expropriation de nos vies.
Nous sommes nombreux à descendre dans les rue, ces jours-ci. Journalistes, syndicalistes et politiciens (même « alternatifs ») voudraient nous enrégimenter derrière le simple refus de la loi Travail. Mais, en fait, on s’en fout de cette énième reforme d’un code du Travail qui est là pour nous atteler au turbin. On crache sur l’esclavage à vie du CDI comme sur la galère quotidienne de la précarité. Ce qui remplit les rues ces jours-ci, c’est le ras-le-bol envers ce monde de plus en plus invivable. Ce qui apparaît là, c’est un refus du travail, la conscience peut-être encore imprécise mais bien présente que toute loi est une chaîne. Il y a ici et là quelques petites secousses dans la normalité de cette société : des frémissements dans lesquels nous pouvons voir un refus de la soumission et de l’impuissance quotidiennes, une mise en cause de la résignation généralisée.
Ce monde est invivable. D’un côté un État de plus en plus répressif – la carotte de l’État social étant en fin de course (pas pour toutes les catégories, bien sûr : le vieux précepte de diviser pour mieux régner est toujours efficace), il ne reste que le bâton. De l’autre côté, des prétendues alternatives qui ne représentent que la volonté de faire gérer cette même société par des syndicats et des partis de gauche, qui n’ont même plus d’illusions à vendre. Ou bien de sinistres cauchemars qui donnent une couleur encore plus morbide à l’autorité : replis communautaires, retour du religieux et de l’oppression morale.
Dans ce panorama sombre, s’attacher à un coin de territoire ou à une situation sociale donnée, revient à jouer sur la défensive, à renoncer à l’audace des rêves. Mais ni une quelconque zone à défendre dans un monde englouti par des nuisances, ni une Justice qui est là pour sanctionner l’inégalité et la privation de liberté, ni quelques droits à se faire exploiter tout le long de la vie, ne pourraient jamais nous suffire.
Cette petite fissure dans la normalité que ce sont les mobilisations avec l’excuse de l’énième modification du code du Travail, nous voulons l’agrandir, pour qu’elle devienne une brèche, d’où atteindre la fin de l’exploitation. Faisons en sorte que le vase qui commence à déborder se casse. Ne nous contentons pas des promesses politiciennes, chassons les médiateurs sociaux (comme les syndicats), déchaînons notre rage contre cette société qui nous vole, jour après jour, nos vies. Attaquons-nous aux bases morales et sociales de l’autorité. Et aussi à ses structures matérielles : magasins, lieu de productions, bâtiments publics, véhicules, moyens de transport de personnes, de marchandises et d’énergie… Attaquons-nous aux hommes et femmes qui l’incarnent : flics, patrons, juges, chefs de toute sorte, bureaucrates, vigiles, politiciens, matons… A nombreux, en petits groupes ou seuls, le jour comme la nuit, quand et où le pouvoir ne nous attend pas.
Un graffiti récent, souvent repris, dit : « le monde ou rien ». Mais nous n’avons rien à défendre dans ce monde qui ne nous appartient en rien, et auquel nous n’appartenons pas. Un monde qu’on veut détruire.
La fête ne nous attend pas que sur ses décombres, mais déjà dans la révolte, ici et maintenant. Il n’y a pas de retour en arrière.
Contre toute loi, contre le travail. Contre ce monde d’enfermement et d’exploitation.
Pour la liberté !
Source : comitedesfetesdegouliaipolie@riseup.net
arnoldrothstein
Nombre de messages : 58 Date d'inscription : 08/02/2016
Sujet: Re: Nuit debout, mouvement du 32 mars Dim 10 Avr - 12:18
Frédéric Lordon - Grève Générale ?! #nuitdebout du 40 mars (9 avril)
bugsy Rang: Administrateur
Nombre de messages : 370 Date d'inscription : 16/04/2015
Sujet: Re: Nuit debout, mouvement du 32 mars Dim 10 Avr - 15:49
"WikiDebout est en ligne !!! Le but est de centraliser nos idées, nos comptes rendus, nos actualités, etc."
Pour s'inscrire : http://wikidebout.org/doku.php
Il y en a un autre, lequel des 2 est l'officiel :
http://wiki.nuitdebout.fr/index.php?title=Accueil
bugsy Rang: Administrateur
Nombre de messages : 370 Date d'inscription : 16/04/2015
Sujet: Re: Nuit debout, mouvement du 32 mars Dim 10 Avr - 16:02
Ils ont une TV et une radio
pour ce dimanche 10/04 le lien TV : https://www.youtube.com/watch?v=-2389TL32ko
le lien d'accès à la radio : http://mixlr.com/radiodebout/
arnoldrothstein
Nombre de messages : 58 Date d'inscription : 08/02/2016
Sujet: Re: Nuit debout, mouvement du 32 mars Dim 10 Avr - 17:06
Tiens, le tout premier qui commence à chier dans son froc